Publication du dernier rapport annuel du Service Central de Prévention de la Corruption
Unknown
12/06/2016
Le 25 novembre, le Service Central de Prévention de la Corruption (SCPC), dirigé par la
magistrate anticorruption Xavière Simeoni, a rendu public son rapport annuel
pour l’année 2015. Ce rapport sera le dernier du SCPC en raison de son
remplacement par la future Agence française anticorruption en 2017 suite à l’adoption
de la loi Sapin 2.
Celle-ci sera dirigée par le magistrat Charles Duchaine, ancien juge
d'instruction à Marseille, spécialiste des dossiers financiers complexes et
actuellement à la tête de l'Agence de gestion et de recouvrement des avoirs
saisis et confisqués (AGRASC).
Le rapport aborde les points suivants : l'état des lieux, les chiffres
clés, les perspectives, la jurisprudence relative à la prévention de la
corruption en France ; les atteintes à la probité dans le monde sportif ; et l'agence
nationale anticorruption italienne.
En premier lieu, sur la corruption en France, quelques éléments méritent d’être
retenus :
- en 2014, les parquets ont considéré que 706 affaires relevaient des manquements à la probité ;
- dans les affaires de corruption, le taux de réponse pénale s’est élevé, en 2014, à 89,5 %. Ce taux a atteint respectivement 92 % et 95 % en matière de trafic d’influence et de prise illégale d’intérêts ;
- en 2014, 274 infractions relevant du champ infractionnel des manquements à la probité ont donné lieu à condamnation ;
- en 2015, l’activité de TRACFIN s’est notablement intensifiée : il a recueilli près de 43 321 déclarations de soupçons (+ 18 % par rapport à 2014 et + 56 % par rapport à 2013).
En deuxième lieu, sur la corruption sportive, il faut souligner que l’existence
de paris truqués, de corruption de joueurs et d'arbitres, l’implication du
crime organisé ont été mises au jour à plusieurs reprises en France et en Europe.
Le SCPC présente sept propositions visant à améliorer la prévention de la
corruption sportive :
- formation sur les conflits d’intérêts et la prise illégale d’intérêts, notamment dans le cadre de la « plateforme française de lutte contre les manipulations sportives » ;
- renforcement des procédures d’attribution des délégations aux fédérations sportives ;
- extension aux paris hippiques du champ d’application des articles 445-1-1 et 445-2-1 du Code pénal ;
- création d’un délit de manipulation des compétitions sportives ;
- création d’un délit de divulgation ou d’utilisation d’informations d’initié concernant des compétitions sportives ;
- élaboration de lignes directrices à destination des acteurs du monde sportif ;
- élargissement de l’obligation de déclaration de soupçon à TRACFIN aux directions nationales du contrôle de gestion et aux clubs professionnels.
En troisième et dernier lieu, sur la corruption en Italie, le rapport
remarque que, depuis 2012, l'Italie a réformé son système anticorruption et a
créé l’Autorité nationale anticorruption (ANAC). En effet, selon le rapport
Eurobaromètre sur la corruption en Italie, le développement de l’économie
souterraine a atteint 21,5% du PIB italien en 2012.
Pour en savoir plus : http://www.justice.gouv.fr/publication/scpc_rappactivite_2015_web.pdf