La loi Sapin 2 : La création de la convention judiciaire d’intérêt public

La loi donne la possibilité de signer une convention judiciaire d’intérêt public. Issue de la pratique américaine, celle-ci permet aux entreprises soupçonnées de corruption, sur proposition du Procureur de la République et avant l’engagement des poursuites, de payer une amende et d’éviter un procès.

Cette convention sera conditionnée à l’implémentation d’un programme de conformité qui fera l’objet d’une surveillance par l’Agence anticorruption pendant cinq ans maximum.

Dans le cadre de cet accord, les entreprises encourent une amende pouvant atteindre 30% de leur chiffre d’affaire annuel. A ces coûts doivent être additionnés ceux liés à la procédure y compris ceux des experts. Par ailleurs une compensation des victimes et la publication de la convention sont prévues.

Enfin l’homologation de la convention par un juge du siège n’entraînera pas nécessairement l’abandon des poursuites à l’encontre d’individus qui seraient mis en cause dans un schéma de corruption.

Force est de constater que la convention judiciaire d’intérêt public, jadis appelée transaction pénale, a le mérite de résoudre rapidement les différends.  Mais permettra-t-elle de lutter efficacement contre les actes de corruption ? L’avenir nous en dira plus.